Cher ex petit-copain

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Cher ex petit-copain,

Je ne te dirais pas que tu me manques, même si c’est malheureusement vrai. Je ne te dirais pas, non plus, que j’aimerais te manquer aussi, parce que je sais que ce n’est pas le cas. Ou peut-être que si, mais ça n’a plus tellement d’importance maintenant. Je ne te dirais pas que je t’aime encore, puisque je ne sais même pas si ce sentiment existe toujours.

Par contre, je vais te dire que, malgré tout ce que j’ai pu te dire, malgré tout ce que j’ai pu nier depuis ce moment et malgré tout ce que j’ai pu croire, tu m’as enlevé une partie de mon cœur. Je ne te dirais pas qu’il est brisé, parce que ce n’est pas le cas. Il fonctionne encore parfaitement, il bat autant de fois par seconde qu’avant et, grâce à lui, je suis toujours en vie, mais il ne sera plus jamais comme il l’était avant que je ne te rencontre. Il lui manque une partie importante : celle qui t’appartiens et qui t’appartiendra toujours. Et dans un sens, je me plais à croire que je possède également une partie de l’organe vital qui est le tien.

Je ne fais qu’y croire, parce que je ne le sais pas vraiment. Peut-être est-ce le cas. Peut-être ai-je vraiment une partie de ton cœur pour remplacer celle que je t’ai donné lorsque je suis tombée amoureuse de toi, vraiment amoureuse. En parlant de ça, il faudrait peut-être que je t’explique, non? Que je t’explique ce qui s’est passé dans cette partie de mon cœur avant que tu ne me la prennes à tout jamais.

Alors voilà : quand je t’ai vu pour la première fois, je n’ai pas imaginé une seconde que tu deviendrais ce que tu es devenu. Pourtant, je ne peux nier que je t’ai trouvé beau, incroyablement magnifique. À cette époque, tu ne me connaissais pas encore et je ne te connaissais pas non plus. Ce qui s’est passé entre-temps, je n’ai pas besoin de t’en parler, puisque tu connais cette histoire aussi bien que je la connais. Par contre, ce que tu ne sais pas, c’est à quel moment mon cœur n’a plus appartenu qu’à moi.

C’était ce soir-là, quand tu m’as pris dans tes bras et que, doucement, tu m’as soufflé que tu ne savais pas qu’une fille aussi spéciale que moi pouvait exister. Je ne sais pas ce que tu ressentais à ce moment et, sincèrement, je n’ai toujours pas compris ce que, moi, j’ai ressentie. Je sais que je t’ai dit que je n’étais pas aussi spéciale que tu le sous-entendais, mais, tout au fond de moi, j’ai senti une partie de moi partir rejoindre une partie de toi, mon cœur. Et c’est à ce moment que j’ai su que plus rien ne serait pareil avec toi dans ma vie.

J’ai su que je te donnais la possibilité de briser l’unique chose que je ne pourrais jamais te donner pour te prouver mon amour. J’ai su que tu pourrais le tordre et le déchirer quand l’envie t’en prendrais, mais je n’ai pas eu peur, parce que je savais que ça en valait la peine. Et j’avais raison.

Tu es parti, je sais, et je sais aussi qu’une nouvelle histoire d’amour entre nous deux est impossible. Pourtant, même en sachant cela, je ne regrette pas d’être tombée pour toi ce soir-là. Notre histoire a duré à peine quelques années, mais une seule année comporte 365 jours qui comptent chacune vingt-quatre heures, alors si on fait le calcul : 365 jours x 24 heures, ça donne 8 760 heures. Si on multiplie se nombre au nombre d’année qui nous a été donné, ça nous donne 35 040 heures. Et je ne sais pas toi, mais moi, j’ai l’impression qu’en tout ce temps, il est possible de se faire de nombreux bons souvenirs. Et c’est ce que nous avons fait. Évidemment, nous n’avons pas passé toutes ces heures ensemble, mais nous nous sommes fait un grand nombre de souvenirs. C’est justement pour ces souvenirs que je t’ai écrit cette lettre, je voulais te remercier. Te remercier pour ces moments et également pour avoir été le premier à qui je me suis ouverte ainsi.

Merci,

Ton ex petite-copine

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